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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE

giné un instant qu’il pût avoir tué le père Lescot. Elle eut horreur de cet homme, et elle eut peur de la justice. D’Autrey ne s’y trompa pas, lui. Il fut persuadé que cette femme le dénoncerait. Et c’est pour cela qu’il voulut la revoir et lui parler. Il avait une clef personnelle de l’appartement. Il interroge sa maîtresse. Elle répond par des menaces. D’Autrey s’affole. Se laissera-t-il faire ? Si près du but, maître des Bons de la Défense, ayant déjà tué pour les avoir, va-t-il échouer au dernier moment ? Il tue. Il tue cette femme qu’il adore, mais dont la trahison immédiate est si évidente que, durant quelques secondes, il la hait. Une minute plus tard, il est en bas, sous la capote de l’auto. Le gardien de la paix ne s’est avisé de rien. L’inspecteur Victor n’a aucun soupçon.

— De sorte que moi ?… chuchota la princesse.

— De sorte que vous, en arrivant une heure ou deux après, pour vous entretenir simplement de l’affaire avec Élise Masson, vous trouvez sur la porte la clef oubliée par l’assassin. Vous entrez. En face de vous, Élise Masson, étendue, étranglée à l’aide de ce foulard jaune et vert que vous lui avez donné… »

Alexandra était bouleversée.

« C’est cela… c’est cela, dit-elle. Toute la vérité est là… Le foulard était sur le tapis, près du corps… Je l’ai ramassé… J’étais folle de terreur. C’est cela… c’est cela. »

Antoine Bressacq approuva.

« Oui… aucune erreur possible… les choses ont eu lieu ainsi… c’est d’Autrey le coupable… et le policier ne s’est pas vanté de son imprudence. »

Il frappa Victor sur l’épaule.