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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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« Ni mort ni cellule, dit-il.

— Sur quoi s’appuie cette prédiction ?

— Sur ce fait. Il n’y a ni mort ni prison à craindre quand Lupin est là. »

Elle haussa les épaules.

« Lui-même peut être vaincu.

— Il faut avoir en lui une confiance absolue.

— Oui… oui… murmura-t-elle, mais depuis quelques jours j’ai des pressentiments… de mauvais rêves… »

Un bruit de clefs dans la serrure… La porte de la rue s’ouvrit du dehors. Antoine Bressacq, qui venait d’effectuer les derniers préparatifs, rentrait.

« Ça y est, dit-il. Alexandra, vous persistez ? Vous savez, l’échelle est haute. Ça remue quand on est dessus. »

Elle ne répondit pas.

« Et vous, cher ami ? Vous êtes sûr de vous ? »

Victor ne répondit pas non plus.

Ils s’en allèrent tous trois, par les avenues à peu près désertes de Neuilly. Ils ne se parlaient point. Alexandra marchait entre eux, l’allure souple, le pas bien rythmé.

Un ciel d’étoiles, sans un nuage, planait au-dessus des maisons et des arbres baignés de lumière électrique.

Ils tournèrent à la rue Charles-Laffitte, qui est parallèle au boulevard Maillot. De la rue au boulevard, s’étendaient les cours et les jardins où les hôtels particuliers élevaient leur masse trouée de quelques lumières.

Une palissade de vieilles planches clôturait une de ces propriétés, avec une double barrière mal jointe, au travers de laquelle on apercevait les arbustes et les arbres du terrain vague.

Ils déambulèrent une demi-heure pour être sûrs qu’au-