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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE

L’incertitude ne dura guère. Malgré la supériorité physique de Bressacq, malgré l’âge de Victor, ce fut Victor qui se releva. Il n’était même pas essoufflé. Il souriait, l’air aimable contre son habitude. Et il fit des grâces, comme un lutteur de cirque qui a « tombé » son adversaire.

L’autre gisait, inerte, meurtri.


II


Le visage de la jeune femme trahit la stupeur qu’elle éprouvait devant un tel dénouement. Il était manifeste qu’elle n’avait pas envisagé un instant la défaite d’Antoine Bressacq, et que ce corps étendu lui paraissait un spectacle inconcevable.

« Ne vous inquiétez pas, dit Victor qui visitait les poches de Bressacq et en retirait les armes, revolver et poignard. C’est un coup de ma façon dont l’effet est immanquable… le poing entre dans la poitrine sans qu’il soit besoin de recul et d’élan. Aucune gravité, d’ailleurs… Seulement c’est douloureux, et ça vous détraque pendant une heure… Pauvre Lupin… »

Mais elle ne s’inquiétait pas. Elle avait déjà pris son parti de l’événement, et ne pensait plus qu’à ce qui pouvait advenir et aux intentions de cet étonnant individu qui la déconcertait une fois de plus.

« Qu’allez-vous faire de lui ?

— Comment ? mais je vais le livrer. Dans un quart d’heure il aura les menottes.

— Vous ne ferez pas cela. Laissez-le partir.