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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE

et profondémnent sincère. Il n’était pas admissible qu’elle mentît.

Maxime d’Autrey pleurait, sans songer à la soigner. Au bout d’un instant, à moitié réveillée, elle aussi pleura avec des sanglots.

Mauléon prit le bras de Victor et l’entraîna. Dans le vestibule, la vieille bonne, Anna, écoutait à la porte. Il lui jeta : « Vous leur direz de ne pas bouger jusqu’à ce soir… jusqu’à demain… D’ailleurs, il y a quelqu’un de faction en bas, qui s’y opposerait. »

Dans l’auto, il formula, d’un ton excédé :

« Ment-elle ? Est-ce qu’on sait ! j’en ai vu des comédiennes ! Qu’en pensez-vous ? »

Mais Victor garda le silence. Il conduisait très vite, si vite que Mauléon eût voulu le modérer. Il n’osa pas, craignant que Victor ne redoublât. Ils étaient furieux l’un contre l’autre. Les deux collaborateurs associés par le Directeur de la Police judiciaire ne s’entendaient pas.


La fureur de Mauléon persistait lorsqu’ils franchirent la foule attroupée au coin de la rue de Vaugirard, et qu’ils pénétrèrent dans la maison. Victor, au contraire, était calme et maître de lui.

Voici les renseignements qui lui furent communiqués, et les faits qu’il nota par lui-même.

À une heure, les agents chargés de la perquisition ayant sonné en vain au palier du troisième étage, et sachant par les cyclistes qui veillaient dans la rue que la demoiselle Élise Masson n’avait pas quitté l’immeuble, s’enquirent du serrurier le plus voisin. La porte