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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE

Il montra la photo qu’il possédait au commis de magasin qui avait vendu l’échelle, puis au locataire qui avait avisé l’ouvrière. Réponse analogue : si ce n’est pas elle, elle lui ressemble diablement !

Enfin, un matin, il reçut un pneumatique de son fidèle ami Larmonat.


« Sur la piste. Je vais près de Chartres à l’enterrement d’Élise Masson. À ce soir. »


Le soir, Larmonat lui amenait une amie d’Élise, la seule qui eût effectué le déplacement et suivi l’humble convoi de l’orpheline. Armande Dutrec, une belle fille brune, franche de manières, s’était liée au music-hall avec Élise et la voyait souvent. Sa camarade lui avait toujours paru une nature mystérieuse « ayant des relations louches », disait-elle.

Victor la pria d’examiner toutes les photos. En face de la dernière, la réaction fut immédiate.

« Ah ! celle-là, je l’ai vue… une grande, très pâle, avec des yeux qu’on n’oublie pas. J’avais rendez-vous avec Élise, près de l’Opéra. Élise est descendue d’une auto qu’une dame conduisait… cette dame-ci, j’en réponds.

— Élise ne vous en a pas parlé ?

— Non. Mais, une fois, j’ai surpris sur une lettre qu’elle mettait à la poste cette adresse : Princesse… et puis un nom russe que j’ai mal lu… et un nom d’hôtel, place de la Concorde. Je suis persuadée qu’il s’agissait d’elle.

— Il y a longtemps ?

— Trois semaines. Je n’ai plus revu Élise depuis. Sa liaison avec le baron d’Autrey l’occupait beaucoup. Et