Page:Leblanc - Victor de la brigade mondaine, 1934.djvu/81

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
76
VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE

« Monsieur… on m’a pris une agrafe d’émeraude… que j’avais là, dans les cheveux… Ça s’est passé dans l’ascenseur… j’en suis sûre… »

Il eut un haut-le-corps. Le ton était agressif.

« Désolé, madame… »

Durant trois secondes, leurs yeux s’accrochèrent. Elle se domina.

« Je vais chercher, dit-elle, en revenant sur ses pas… Sans doute, l’agrafe sera tombée. »

À son tour il lui saisit le bras.

« Pardon, madame… avant de chercher il serait préférable d’éclaircir un point. Vous avez senti qu’on touchait à vos cheveux ?

— Oui, je n’y ai pas fait attention sur le moment. Mais après…

— Par conséquent, ce ne peut être que moi… ou bien le garçon d’ascenseur…

— Oh ! non, ce garçon est incapable…

— Alors ce serait moi ? »

Il y eut un silence. Leurs yeux s’étaient repris et ils s’observaient.

Elle murmura :

« Je me suis certainement trompée, monsieur. Cette agrafe ne devait pas être dans mes cheveux. Je vais la retrouver sur ma toilette. »

Il la retint.

« Quand nous serons séparés, madame, il sera trop tard, et vous garderez sur moi un doute que je ne puis tolérer. J’insiste vivement pour que nous descendions ensemble au bureau de l’hôtel et pour que vous portiez plainte… fût-ce contre moi. »

Elle réfléchit, puis déclara nettement :