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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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Quand elle se leva, il eut, pour la première fois, l’impression qu’elle avait échangé un regard furtif avec d’autres personnes. Deux messieurs étaient assis plus loin. L’un, rouge de figure, assez vulgaire, devait être un Anglais, et Victor l’avait déjà remarqué dans le hall. L’autre, il ne l’avait jamais vu. Il offrait précisément, celui-là, cet aspect d’élégance et de désinvolture que Victor attribuait à Lupin. Il riait avec son compagnon. Il était gai, de visage sympathique, avec une expression un peu dure parfois.

De nouveau, la princesse Alexandra l’observa, puis elle tourna la tête et s’éloigna.

Cinq minutes plus tard, les deux compagnons se levèrent à leur tour. Dans le vestibule d’entrée, le plus jeune alluma un cigare, se fit apporter son chapeau et son pardessus, et sortit de l’hôtel.

L’Anglais se dirigea vers l’ascenseur.

Lorsque l’ascenseur fut redescendu, Victor y prit place et dit au garçon :

« Comment donc s’appelle le monsieur qui vient de monter ? Un Anglais, n’est-ce pas ?

— Le monsieur du 337 ?

— Oui.

M. Beamish.

— Il y a déjà quelque temps qu’il est là, n’est-ce pas ?

— Oui… quinze jours peut-être… »

Ainsi donc, ce monsieur habitait l’hôtel depuis le même temps que la princesse Basileïef, et au même étage. Avait-il, à l’instant même, au lieu de tourner à gauche pour aller au numéro 337, tourné à droite pour rejoindre Alexandra ?

Victor longea d’un pas furtif la chambre de celle-ci.