Page:Lebrun - Explication littérale historique et dogmatique des prières et des cérémonies de la messe - Tome 1 (1843).djvu/19

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voir interpréter et expliquer en langue vulgaire le Symbole de la Foi, l’Oraison Dominicale, et les très-saintes paroles qui se disent solennellement à la Messe et au Baptême ; qu’ils s’instruisent du sens spirituel que renferment les cérémonies et les signes sacrés qui se font à la Messe, au Baptême et aux autres offices de l’Église : de peur que ne pouvant rendre raison des prières qu’ils adressent à Dieu, et de toutes les cérémonies qu’ils font pour le salut du peuple, leur ignorance ne les rende muets dans toutes les fonctions de leur ministère.

Version française de l’Ordinaire de la Messe. — Nécessité d’expliquer l’Ordinaire de la Messe.

Sur la fin du seizième siècle les Cardinaux de Lorraine et de Guise, successivement Archevêques de Reims, firent imprimer une traduction française de l’Ordinaire de la Messe. Il en a paru dans la suite plusieurs autres, de Jouyac[1], de Veron, de M. d’Illaire, de M. de Harlay, Archevêque de Rouen, imprimée avec le Manuel du diocèse et séparément ; celle de M. de la Miletière en 1646, de M. Catalan en 1651 ; et en 1654, M. Desplats, docteur en théologie, donna la traduction entière du Missel, qui a été souvent imprimée[2]. En 1660 M. de Voisin fit imprimer une nouvelle traduction du Missel avec l’approbation de plusieurs évêques, des grands-vicaires de Paris, et d’un grand nombre de docteurs. Il est vrai qu’à l’instance de M. le Cardinal Mazarin, l’assemblée de 1660, où présidait M. de Harlay, Archevêque de Rouen, condamna cette version. Mais le même Président, devenu Archevêque de Paris, dix ans après, ne désapprouva point celle qu’on avait déjà mise à la tête des Semaines saintes en latin, et en français[3] ; et il permit qu’il s’en fît une nouvelle en 1673, à laquelle on joignit alors une explication des cérémonies, dont on a souvent renouvelé l’édition[4]. En matière de discipline, l’Église peut défendre ou permettre une même chose, selon qu’en divers temps et en divers lieux elle peut être nuisible ou utile aux Fidèles. On

  1. Imprimée avec approbation de l’Ordinaire à Lyon en 1607, réimprimée à Rouen en 1609, etc.
  2. Chez Le Petit et chez Angot, en 1655, 1687 et 1697.
  3. En 1662, M. de Voisin fit imprimer avec privilège, et dédia à la Reine mère la traduction des Offices de la Semaine sainte, où il mit l’Ordinaire de la Messe et tout le Canon.
  4. Chez Pierre le Petit, en 1673.