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départ pour le travail. Chaque soir elles seront rendues au chef de poste. Les prisonniers ne bénéficieront du repos hebdomadaire, le dimanche, que si les circonstances le permettent. Le général Lyautey faisant ouvrir au Maroc, à Casablanca, les boîtes des conserves des prisonniers allemands, il est fait de même à Münster, Wesphalie[1] pour les paquets des prisonniers de guerre français. Ils ne recevront aucun mandat-poste. Ils n’auront droit qu’à quatre mark par semaine. Ils pourront acheter du tabac, des cigarettes et du papier à lettre. Ils ne devront posséder ni brosses, ni glaces, ni rasoirs, ni livres, ni instruments de musique. Il leur sera interdit de rire, de chanter, de siffler et d’avoir des entretiens et des conversations amicales et de se promener par deux.

Les évadés repris, les hommes refusant le travail seront envoyés dans des camps spéciaux où la discipline sera particulièrement sévère.


Tout commentaire d’un pareil document est superflu ; nous nous bornerons donc à rappeler les crimes qui pèsent sur la conscience des dirigeants du camp de Soltau.

Nous ne parlerons pas de tous ces camarades morts de faim, de froid, ou de misère, tels les malheureux déportés civils, mais de ceux qui furent réellement assassinés et dont ci-dessous la liste :

Meskens, Lamidard, 70 ans, civil, originaire

  1. Camp d’où les représailles de Blizna dépendaient. Avec ce système les colis étaient pourris au bout de 3 ou 4 jours.