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POÈMES ANTIQUES.

Les chasseresses aux pieds prompts ;
Tu troubles l’équité des sages
Et tu découronnes leurs fronts !
L’épouse, dans son cœur austère,
Durant le silence des nuits,
Sent glisser ton souffle adultère,
Et sur sa couche solitaire
Rêve, en proie aux brûlants ennuis.
Tout mortel aux jours éphémères,
De tes flèches sans cesse atteint,
A versé des larmes amères.
Jamais ta fureur ne s’éteint,
Jamais tu ne fermes tes ailes.
Tu frappes, au plus haut des cieux,
Les palpitantes Immortelles
D’un trait certain et radieux,
Et, réglant l’Éther spacieux,
Présidant aux lois éternelles,
Tu sièges parmi les grands Dieux,
Toi, par qui la terre féconde
Gémit sous un tourment cruel,
Éros, Éros, dompteur du monde,
Éros, dominateur du ciel !


PÂRIS.


Enfant divin, sois-moi favorable ! Attendrai-je
Que l’âge sur ma tête ait secoué sa neige
Et flétri pour jamais les roses et mon cœur ?
Ô volupté, nectar, enivrante liqueur,