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POÈMES ANTIQUES.


DÉMODOCE.


Laissons faire les Dieux. Oublie un vain discours ;
Que Zeus et que Pallas te gardent de beaux jours !
Puisse la paix divine et la forte sagesse
Descendre dans ton âme et bannir ta tristesse !
La sereine douceur d’un amour vertueux
Verse le calme au fond des cœurs tumultueux ;
Tel, dans la voûte obscure où grondent les orages,
Un regard d’Hèlios dissipe les nuages.


HÈLÈNE.


Mon père, ta sagesse est grande. Que le ciel
Couronne tes vieux ans d’un honneur immortel !
J’écouterai toujours d’un esprit favorable
L’harmonieux conseil de ta voix vénérable.
Et vous, ô sœurs d’Hélène, ô beaux fronts ceints de fleurs !
De vos jeunes accords endormez mes douleurs.
J’aime vos chants si doux où la candeur respire,
Et mon front s’illumine à votre heureux sourire.


LE CHŒUR DE FEMMES.


Penché sur le timon, et les rênes en mains,
Hèlios presse aux cieux le splendide attelage ;
Il brûle dans son cours l’immobile feuillage
          Des bois vierges de bruits humains.

Les tranquilles forêts de silence sont pleines ;
Et la source au flot clair du rocher tout en pleurs