Laissons faire les Dieux. Oublie un vain discours ;
Que Zeus et que Pallas te gardent de beaux jours !
Puisse la paix divine et la forte sagesse
Descendre dans ton âme et bannir ta tristesse !
La sereine douceur d’un amour vertueux
Verse le calme au fond des cœurs tumultueux ;
Tel, dans la voûte obscure où grondent les orages,
Un regard d’Hèlios dissipe les nuages.
Mon père, ta sagesse est grande. Que le ciel
Couronne tes vieux ans d’un honneur immortel !
J’écouterai toujours d’un esprit favorable
L’harmonieux conseil de ta voix vénérable.
Et vous, ô sœurs d’Hélène, ô beaux fronts ceints de fleurs !
De vos jeunes accords endormez mes douleurs.
J’aime vos chants si doux où la candeur respire,
Et mon front s’illumine à votre heureux sourire.
Penché sur le timon, et les rênes en mains,
Hèlios presse aux cieux le splendide attelage ;
Il brûle dans son cours l’immobile feuillage
Des bois vierges de bruits humains.
Les tranquilles forêts de silence sont pleines ;
Et la source au flot clair du rocher tout en pleurs