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HÉLÈNE.

Ô Pâris ! — Hèlios luit dans l’Olympe en feu.
Adieu, Vierges de Sparte ! Ô Démodoce, adieu !


LE CHŒUR DE FEMMES.


Arrête, Hélène ! arrête, ô malheureuse Hélène !
Prends en pitié ta gloire et notre amère peine...
Elle fuit ! et déjà son long voile flottant
Disparaît au détour du portique éclatant.
Tombez, écroulez-vous, murs du palais antique !
Ô sol, ébranle-toi sur sa trace impudique !


DÉMODOCE.


C’en est fait ! L’eau gémit sous l’effort des nageurs.
Fuis donc, couple fatal, et crains les Dieux vengeurs !


LE CHŒUR DE FEMMES.


STROPHE.


Divins frères d’Hélène, éclatants Dioscures,
Qui brillez à nos yeux, durant les nuits obscures,
          À l’horizon des vastes mers !
          Refusez vos clartés si pures
Au vaisseau ravisseur qui fend les flots amers.
Beaux astres qui régnez au milieu des étoiles,
          Laissez, de l’Olympe attristé,
D’une éternelle nuit tomber les sombres voiles :
Gloire, vertu, patrie, Hélène a tout quitté !


ANTISTROPHE.


Comme la rose en proie aux souffles de Borée,
Qui ne voit pas finir l’aube qui l’a dorée,