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POÈMES TRAGIQUES.

Cette honte est sa part, cet opprobre est le sien,
De vivre misérable et sous le fouet servile,
Et de ne plus revoir son peuple ni sa ville,
Hélas !


EURYBATÈS.

Hélas !Hélas !


TALTHYBIOS.

Hélas ! Hélas ! Ô Zeus ! Assis sur les sommets
Vénérables, dont l’œil ne se ferme jamais,
De qui l’épais sourcil courbe nos pâles têtes
Sous la convulsion tonnante des tempêtes,
Ô Daimôn très auguste et toujours triomphant,
Entends-nous ! Souviens-toi du père et de l’enfant !


II

Les Précédents, LE VEILLEUR.


LE VEILLEUR, entrant précipitamment.

C’est lui ! Mes yeux l’ont vu. Le feu sacré flamboie,
C’est lui ! Le Danaen s’est rué sur sa proie,
Et la grande Ilios s’écroule sous les Dieux !
Ô sanglante splendeur d’un jour victorieux,
Qui roules de montagne en montagne dans l’ombre,
Salut, flamme ! Salut, gloire de la nuit sombre,