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PREMIÈRE PARTIE.

Mais une ombre soudaine et de confus murmures
Viennent des pics neigeux et sortent des ramures.
Ils passent au ciel clair sur le Temple et les bois.
C’est le vol matinal des oiseaux. Je les vois !

Il prend l’arc, qu’il arme d’une flèche, et il en menace les oiseaux.


ÉPÔDE.

Fuis, grand aigle aux fauves prunelles,
Augural messager des Dieux,
Qui tiens les foudres éternelles !
Fuis, ô cygne mélodieux,
Dont l’aurore empourpre les ailes !
Et vous, colombes et ramiers,
Retournez aux nids familiers,
Dans les forêts sombres et fraîches !
Ô doux oiseaux, vous m’êtes chers,
Mais, docile au Dieu que je sers,
Je vous percerais de mes flèches !

Les oiseaux s’envolent. Les Sacrificateurs sortent du Bois, deux à deux, traversent la scène et montent au Temple. Derrière eux, entre le Chœur des Femmes de Kréousa. Iôn est debout, appuyé sur son arc, à gauche.