Page:Leconte de Lisle - Derniers Poèmes, 1895.djvu/215

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Et le voile du Temple en deux parts éclata ;
Et la terre entr’ouvrit son sein et palpita ;
Et, surgissant du fond des anciens ossuaires,
Les morts, à pas muets, marchaient dans leurs suaires ;
Et comme un marbre noir sur la tombe jeté,
La nuit enveloppa le monde épouvanté !
Le peuple, amoncelé sur les pentes fatales,
Mêlait ses cris d’horreur aux bruits sourds des rafales,
Et le Romain, fuyant de ce sinistre lieu,
Cria : Malheur à nous : cet homme était un Dieu !



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