Page:Leconte de Lisle - Hésiode.djvu/35

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dompté par l’ardeur du feu, coule sur la terre divine, entre les mains de Hèphaistos. Ainsi, la terre coulait sous l’éclair du feu ardent, et Zeus, irrité, plongea Typhôeus dans le large Tartaros.

Et de Typhôeus sort la force des vents au souffle humide, [870] excepté Notos, Boréas et le rapide Zéphyros, qui sont issus des Dieux, et toujours très-utiles aux hommes. Mais les autres vents, sans utilité, soulèvent la mer, et, se précipitant sur le noir Pontos, terrible fléau des hommes, ils forment des tourbillons violents. Et ils soufflent çà et là, et dispersent les nefs et perdent les matelots ; car il n’y a point de remède et la ruine de ceux qui les rencontrent sur la mer. Et sur la face de la terre immense et fleurie, les beaux travaux des hommes nés d’elle, [880] ils les détruisent, les remplissant de poussière et d’un bruit odieux.

Cependant, après que les Dieux heureux eurent accompli leur œuvre, en luttant contre les Titans pour les honneurs et la puissance, ils engagèrent, par le conseil de Gaia, le prévoyant Zeus à régner et à commander aux Immortels. Et le Kronide leur partagea les honneurs avec équité.

Et, d’abord, le Roi des Dieux, Zeus, prit pour femme Mètis, la plus sage d’entre les Immortels et les hommes mortels. Mais, comme elle allait enfanter la déesse Athènè aux yeux clairs, alors, abusant son esprit par la ruse [890] et par de flatteuses paroles, Zeus la renferma dans son ventre, par les conseils de Gaia et d’Ouranos étoilé.

Et ils le lui avaient conseillé, pour que la puissance royale ne fût possédée par aucun des autres Dieux éternels que Zeus ; car il était dans la destinée que, de Mètis, naîtraient de sages enfants, et, d’abord, la Vierge