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LE BOUCLIER DE HÈRAKLÈS



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Telle Alkmènè, fille du prince des peuples Élektryôn, quittant ses demeures et la terre de la patrie, vint dans Thèba avec le brave Amphitryôn. Et, certes, elle surpassait toute la race des femmes femelles ; et, pour la beauté et la haute stature, nulle des mortelles qui avaient enfanté après avoir couché avec des hommes ne pouvait lutter contre elle. De sa tête et de ses paupières bleues émanait un charme pareil à celui d’Aphroditè d’or ; et, dans son cœur, elle honorait son mari [10] plus qu’aucune autre femme n’avait encore honoré le sien.

Cependant, Amphitryôn, irrité pour des bœufs, avait tué, en le domptant par la force, l’illustre père d’Alkmènè ; et, quittant alors la terre de la patrie, il était venu, comme un suppliant, dans Thèba, vers les Kadméiones porteurs de boucliers ; et c’est là qu’il demeurait avec sa noble femme, mais privé de son amour, car il ne lui était point permis de monter sur le lit de la fille aux belles chevilles