Page:Leconte de Lisle - Hésiode.djvu/77

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Lorsque tu commenceras à labourer, tenant en mains l’extrémité du manche de la charrue et piquant de l’aiguillon le dos des bœufs qui traînent le timon à l’aide d’une courroie, qu’un jeune serviteur vienne par derrière et donne du travail aux oiseaux, en cachant la semence à l’aide d’une houe. L’industrie est la meilleure des choses pour les mortels, et la paresse est la pire. Tes riches épis se courberont vers la terre, si Zeus donne une heureuse tin à tes travaux. Tu chasseras les araignées de tes vases, et j’espère que tu te réjouiras de posséder l’abondance dans ta maison. Joyeux, tu arriveras au blanc printemps, et tu ne seras pas envieux des autres, et les autres seront jaloux de toi. Mais si tu laboures la terre fertile, seulement au solstice d’hiver, tu moissonneras assis, ramassant peu d’épis, assis dans la poussière, et peu satisfait. Tu porteras le tout dans une corbeille, et peu t’envieront.

L’esprit de Zeus tempétueux va ici et là, et il est difficile aux hommes mortels de le comprendre.

Si tu laboures tardivement, cependant, il y a un remède à cela. Quand le coucou chante dans les feuillages du chêne et charme les mortels sur la terre spacieuse, alors, que Zeus pleuve trois jours durant et qu’il ne cesse pas avant que l’eau dépasse le sabot des bœufs. Ainsi, ce labourage tardif vaudra autant que l’autre. Garde ceci dans ton esprit, et surveille le retour du blanc printemps et de la saison pluviale.

Ne t’arrête pas devant la forge et la chaude Leskhè, en hiver, quand le froid violent retient les hommes. Même alors l’homme actif sait accroître son bien. Que la rigueur de l’hiver et de la pauvreté ne t’accable donc pas, tandis que tu presseras de ta main maigre ton pied enflé. Le paresseux qui a faim roule toujours dans son es-