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Du 11 mai 1774 au 21 janvier 1793.

les réformes justes avaient été réalisées ce qui était absolument faux, puisque aucune réforme n’avait été faite.

Il était évident que la cour voulait annuler l’assemblée dès sa première séance. La séparation en trois ordres l’y aidait, la noblesse et le clergé n’ayant d’ailleurs d’autre désir que de conserver leurs privilèges et leurs richesses. Restait l’ennemi commun, le tiers état, beaucoup plus nombreux, et le vrai représentant de la nation.

La situation était donc nette : d’un côté, le roi, le clergé et la noblesse coalisés pour sauvegarder les abus, les dilapidations et l’arbitraire, et, d’un autre côté, les députés des communes, c’est-à-dire le peuple français tout entier résolu à conquérir la liberté et l’égalité. La lutte était inévitable et ne devait pas tarder à s’engager.

Le tiers état voulait que la vérification des pouvoirs se fît en commun, Les deux autres ordres s’y refusaient. Après d’inutiles pourparlers, le tiers, tranchant la