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Huitième siècle.

vent, d’où il put s’évader et se réfugier auprès du roi Karl qui le renvoya à Rome avec des troupes. Là, on chargea sept évêques et trois comtes d’examiner la valeur des accusations intentées par le primicier et le sacellaire contre Léon III. Faute de preuves produites, les accusateurs furent arrêtés et déportés, et Léon fut remis en possession du Saint-Siège. Nous avons déjà vu certains papes jugés par des Conciles généraux ; en voici un autre acquitté par une commission royale, après un procès régulier. En ce temps-là, le dogme de l’infaillibilité papale était absolument ignoré.

En 800, le roi Karl vint à Rome. Quelques jours après son arrivée, il réunit de nouveau les évêques et leur demanda d’examiner une seconde fois l’affaire du pape. Les évêques, oubliant de la façon la plus absolue ce qu’ils avaient fait l’année précédente, déclarèrent qu’il ne leur appartenait pas de juger le Siège apostolique, chef de toutes les églises. La demande du roi et la réponse des évêques étaient probablement convenues, car il ne fut plus jamais question de l’affaire.

Seulement, le roi Karl, étant venu entendre la messe le jour de Noël, priait debout devant l’autel, le front incliné, quand le pape lui mit une couronne sur la tête, aux acclamations de la foule qui emplissait l’église et criait : « À Charles Auguste, couronné de la main de Dieu, grand et pacifique empereur des Romains, vie et victoire ! »

Depuis cette cérémonie, Karl le Grand porta le titre d’empereur d’Occident,

La querelle des Iconoclastes et des Iconolâtres,