Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/118

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Et ta meute infidèle, en son aveugle ivresse
          Hume l’arome de ton sang.

Malheureux ! plus jamais dans les forêts aimées
Tu ne retourneras, ton arc entre les mains.
Ah ! les dieux sont cruels ! aux douleurs des humains
          Toujours leurs âmes sont fermées.


HÈLÈNE.


Oui, les dieux sont cruels ! — ô jours, jours d’autrefois !
De ma mère Léda doux baisers, douce voix !
Bras caressants et chers où riait mon enfance,
Ô souvenirs sacrés que j’aime et que j’offense,
Salut ! — un noir nuage entre mon cceur et vous
D’heure en heure descend comme un voile jaloux.
Salut, seuil nuptial, maison du fils d’Atrée,