Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/130

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Coule la vérité dont l’esprit s’illumine !
Roi des Muses, chanteur des monts et des forêts,
Roi de l’arc d’or, armé d’inévitables traits,
Ô dompteur de Python, souverain de Larisse !
Que l’Océan immense et profond se tarisse,
Que l’impalpable Éther, d’où ton char radieux
Verse la flamme auguste aux hommes comme aux dieux,
S’écroule, et que l’Hadès impénétrable et sombre
Engloutisse le monde éternel dans son ombre,
Si, délaissant ton culte et rebelle à tes lois,
Je doutais, Apollon, des accents de ta voix !
Fiers enfants de l’Hellade, ô races courageuses,
Emplissez et troublez de clameurs belliqueuses
La hauteur de l’Olympe et l’écho spacieux
Des plaines et des monts où dorment vos aïeux !
De l’Épire sauvage aux flots profonds d’Égée,