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XI.


Plus de neiges aux prés. La nymphe nue et belle
Danse sur le gazon humide et parfumé ;
Mais la mort est prochaine, et nous touchant de l’aile
          L’heure emporte ce jour aimé.

Un vent frais amollit l’air aigu de l’espace ;
L’été brûle, et voici, de ses beaux fruits chargé,
L’automne au front pourpré ; puis l’hiver ; et tout passe
          Pour renaître, et rien n’est changé.

Tout se répare et chante et fleurit sur la terre ;
Mais quand tu dormiras de l’éternel sommeil,
Ô fier patricien, tes vertus en poussière
          Ne te rendront pas le soleil !