Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/220

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Le ravisseur du feu, cher aux mortels sublimes,
Qui longtemps enchaîné sur de sauvages cimes,
Bâtissait un grand rêve aux serres du vautour ;
Sur qui, durant les nuits, pleuraient, pleines d’amour,
Les filles d’Océan aux invisibles ailes ;
Qu’Héraclès délivra de ses mains immortelles,
Et qui fera jaillir de son sein indompté
Le jour de la justice et de la liberté.
Chante ces dieux ! ceux-là furent heureux et sages :
Leur culte au fond des cœurs survit au cours des âges.
Dans les flancs maternels de la Terre couchés,
Sur le jeune Avenir leurs yeux sont attachés,
Certains qu’au jour fatal, précipité du trône,
Zeus s’évanouira sur les ailes de Khrone ;
Qu’un autre dieu plus fort, dans l’Olympe désert,
Régnant, enveloppé d’un éternel concert,