Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/265

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Bâtissaient vers les deux d’impossibles chemins,
Et que Zeus, ébranlant l’escalier granitique,
De ces monts fracassés couvrit l’Hellade antique.

Entre deux vastes blocs, au creux d’un noir vallon,
Non loin d’un bois épais que chérit Apollon,
Un antre offre aux regards sa cavité sonore.
Le seuil en est ouvert ; car tout mortel honore
Cet asile d’un sage, et l’on dit que les dieux
De leur présence auguste ont consacré ces lieux.
Deux torches d’olivier, de leur flamme géante,
Rougissent les parois de la grotte béante.
Là, comme un habitant de l’Olympe éthéré,
Mais par le vol des ans fugitifs effleuré,
Khiron aux quatre pieds, roi de la solitude,
Sur la peau d’un lion, couche rude et nocturne,