Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/299

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Tandis que du Destin l’oracle originel,
Parlant une autre langue aux abîmes du ciel,
Sous mes yeux éblouis déroulait à cette heure
Le sort plus glorieux d’une race meilleure.
Alors, je descendis du mont accoutumé
Chez ce peuple aux beaux corps des Immortels aimé.
Ainsi, l’aigle, lassé de la voûte éternelle,
Dans l’ombre des vallons vient reposer son aile.

Roi de l’Hémos ! ma voix aux superbes dédains,
N’avait jamais frappé l’oreille des humains ;
Jamais encor mes bras n’avaient de leur étreinte,
Dans un cœur ennemi fait palpiter la crainte ;
J’ignorais la colère et les combats sanglants ;
Et, fier de quatre pieds aux rapides élans,
De ma force éprouvée aux lions redoutable,