Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/307

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Il vole, il monte, il lutte, et sa serre hardie
Saisit le triple éclair dont le feu l’incendie !
Les sereines forêts aux silences épais,
Chères au divin Pan, ruisselantes de paix ;
Les sereines forêts, immobiles naguères,
Peuvent s’écheveler comme des fronts vulgaires ;
L’ouragan qui se rue en bonds tumultueux,
Peut des chênes sacrés briser les troncs noueux ;
L’astre peut resplendir dans la nue azurée
Et brusquement s’éteindre au sein de l’Empyrée ;
L’Océan peut rugir ; la terre s’ébranler ;
Les races dans l’Hadès peuvent s’amonceler ;
L’aveugle mouvement, de ses forces profondes,
Faire osciller toujours les mortels et les mondes…
Mais d’où vient que les dieux qui ne mourront jamais,
Et qui du large Éther habitent les sommets,