Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/317

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L’étalon hennissant de volupté palpite ;
De son nid tout sanglant l’aigle se précipite ;
Le lion étonné, battant ses flancs velus,
S’élance du repaire en bonds irrésolus,
Et les timides cerfs et les biches agiles,
Les dryades perçant les écorces fragiles,
Les satyres guetteurs des nymphes au sein nu ;
Tous se sentent poussés par un souffle inconnu ;
Et vers l’antre, où la lyre en chantant les rassemble,
Des plaines et des monts ils accourent ensemble.

Ainsi, divin Orphée, ô chanteur inspiré,
Tu déroules ton cceur sur un mode sacré !
Comme un écroulement de foudres rugissantes,
La colère descend de tes lèvres puissantes,
Puis le calme succède à l’orage éternel !