Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/362

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Ils fixaient leur esprit sur l’âme intérieure.
Enfin, le jour, glissant sur la pente des cieux,
D’un long regard de pourpre illumina leurs yeux ;
Et, sous les jujubiers qu’un souffle pur balance,
Chacun interrompit le mystique silence.



MAITREYA


J’étais jeune et jouais dans le vallon natal,
Au bord des bleus étangs et des lacs de cristal,
Où les poules nageaient, où cygnes et sarcelles
Faisaient étinceler les perles de leurs ailes ;
Dans les bois odorants, de lianes fleuris,
Où sur l’écorce d’or chantaient les colibris.
Et j’aperçus, semblable à l’aurore céleste,
L’Apsaras aux doux yeux, gracieuse et modeste,
Qui de loin s’avançait, foulant les gazons verts.