Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/367

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Et j’ai tendu l’oreille aux augustes récits ;
Mais le doute toujours appesantit ma face,
Et l’enseignement pur de mon esprit s’efface.
Je suis très malheureux, mes frères, entre tous.
Mon mal intérieur n’est pas connu de vous ;
Et si mes yeux parfois s’ouvrent à la lumière,
Bientôt la nuit épaisse obscurcit ma paupière.
Hélas ! l’homme et la mer, les bois sont agités ;
Mais celui qui persiste en ses austérités,
Celui qui, toujours plein de leur sublime image
Dirige vers les dieux son immobile hommage,
Ferme aux tentations de ce monde apparent,
Voit luire Bhagavat dans son cœur transparent.
Tout resplendit, cité, plaine, vallon, montagne ;
Des nuages de fleurs rougissent la campagne ;
Il écoute, ravi, les chœurs harmonieux