Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/65

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Tes compagnes, ô reine, ont revêtu sur l’herbe
Leur ceinture légère, et quitté les flots bleus.
Fuis le cygne nageur, roi du fleuve superbe,
N’attache point tes bras à son col onduleux !

Tyndare, sceptre en main, songe, l’âme jalouse,
Sur le trône d’ivoire avec tristesse assis.
Il admire en son cœur l’image de l’Épouse,
Et tourne vers le fleuve un regard indécis.

Mais le large Eurotas, la montagne et la plaine
Ont frémi d’allégresse. Ô pudeur sainte, adieu !
Et l’amante du cygne est la mère d’Hélène,
Hélène a vu le jour sous les baisers d’un dieu !