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Et l’arc délié de ce sourcil brun
Qui se courbe et fuit sous un front d’ivoire.
Surtout, Rhodien, que son œil soit bleu
Comme l’onde amère et profond comme elle ;
Qu’il charma à la fois et qu’il étincelle,
Plein de volupté, de grâce et de feu !
Faisi sa joue en fleur et sa bouche rose,
Et que le Désir y vole et s’y pose !
Pour mieux soutenir le carquois d’Éros,
Que le cou soit ferme et l’épaule ronde ;
Qu’une pourpre fine, agrafée au dos,
Flottante, et parfois entr’ouverte, inonde
Son beau corps plus blanc que le pur Paros ;
Et sur ses pieds nus aux lignes si belles
Adroit Rhodien, entrelace encor
Les nœuds assouplis du cothurne d’or.
Comme tu ferais pour les Immortelles !