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Que le siècle quitté recevait vos hommages,
Qu’un tourbillon lointain de vivantes images
D’un monde trop aimé repeuplait votre cœur,
Que le ciel reculait, que l’homme était vainqueur !
Troublant de vos sanglots l’implacable étendue,
Vous déchiriez vos flancs d’une main éperdue,
Vous rougissiez le sol du sang des repentirs ;
Et le désert, blanchi d’ossements de martyrs,
Écoutant ses lions remuer vos reliques,
S’emplissait dans la nuit de visions bibliques.



Et maintenant, ô morts, le supplice achevé,
Goûtez-vous le bonheur que vous aviez rêvé ?
Le Maître a-t-il tenu sa promesse éternelle ?
Et votre âme, en brisant l’enveloppe mortelle,