Page:Leconte de Lisle - Poëmes et Poésies, 1855.djvu/140

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
110

De son mufle marbré qui s’ouvre un souffle ardent
Fume ; la langue rude et rose va pendant ;
Et sur répais poitrail chaud comme une fournaise,
Passe par intervalle un frémissement d’aise.
Toute rumeur s’éteint autour de son repos :
La panthère aux aguets rampe en arquant le dos ;
Le python musculeux aux écailles d’agate,
Sous les nopals aigus glisse sa tête plate ;
Et dans l’air où son vol en cercle a flamboyé,
La cantharide vibre autour du roi rayé.
Lui, baigné par la flamme et remuant la queue,
Il dort tout un soleil sous l’immensité bloue.



Mais l’ombre en nappe noire à l’horizon descend ;
La fraîcheur de la nuit a refroidi son sang ;