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Pour quel dieu désormais brûler l’orge et le sel ?
Sur quel autel détruit verser les vins mystiques ?
Pour qui faire chanter les lyres prophétiques
Et battre un même cœur dans l’homme universel ?
Quel fleuve lavera nos souillures stériles ?
Quel soleil, échauffant le monde déjà vieux,
Fera mûrir encor les labeurs glorieux
Qui rayonnaient aux mains des nations viriles ?
Ô liberté, justice, ô passion du beau,
Dites-nous que votre heure est au bout de l’épreuve,
Et que l’amant divin promis à l’âme veuve
Après trois jours aussi sortira du tombeau !