géant au soleil, vient à passer près de la chenille, entend ses cris plaintifs, et lui dit en souriant : Timide créature, ce tombeau qui t’effraie, j’y ai moi-même été renfermé : c’est là que j’ai reçu mes ailes.
Jupiter venait de donner aux grenouilles un autre roi : au lieu d’un pacifique soliveau, un serpent d’eau glouton.
— Si tu veux être notre roi, dirent les grenouilles, pourquoi nous dévores-tu ?
— Pourquoi ? répondit le monarque ; parce que vous m’avez demandé.
— Moi, je ne t’ai pas demandé du tout, s’écria une de ses sujettes, qu’il avalait déjà des yeux.
— Vraiment ! reprit le serpent. Eh bien, tant pis pour toi ! Il faut que je te mange, pour ne m’avoir pas demandé.
— Mais dis-moi donc, demandait le saule à la ronce, pourquoi cet acharnement cupide après les habits des passants ? Qu’en veux-tu faire ? À quoi peuvent-ils te servir ?
— À rien ! repartit la ronce. Aussi je ne veux pas les prendre : je ne veux que les déchirer.