Page:Lefèvre-Deumier - Le Clocher de Saint-Marc, 1825.djvu/135

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Mais, au premier sourire, elle a tout révélé.
De ruse et de franchise incessamment mêlé,
II est doux ou méchant, sans avoir rien d’intime,
El l’absence du cœur est tout ce qu’il exprime.
Telle que ces Esprits, qui gardaient les ruisseaux,
Dont les jours transparents coulaient comme leurs eaux.
Jusqu’au temps où l’amour, comme un souffle d’orage
Qui jète au sein des flots le limon du rivage,
Venait, en leur donnant l’âme qu’ils n’avaient pas,
De leur vie obscurcie enchaîner les ébats,
J’imagine qu’un jour sa jeune insouciance,
Des chagrins qu’elle inspire aura la conscience,
Et plaindra les malheurs dont elle rit encor.
Voyez-vous Maria, dans son rapide essor,
Essayer les sentiers qui s’ouvrent devant elle,
Cueillir toutes les fleurs, effeuiller la plus belle,
Du printemps sans jouir respirer les parfums,
Et les choisissant tous, n’en préférer aucuns ?
Brillante d’inconstance et surtout de caprices,
Aimant d’un bal joyeux les bruyantes délices,