Page:Lefèvre-Deumier - Le Clocher de Saint-Marc, 1825.djvu/136

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L’entendez-vous vanter ces ravissantes voix,
Qui soupirent.le soir dans le désert des bois ?
N’est-elle pas semblable à l’Esprit des fontaines,
Dont l’onde aventureuse a traversé les plaines,
Bondi sur les cailloux, caressé les gazons,
Du Pêcheur ou du Pâtre écouté les chansons,
Réfléchi, dans son cours, l’églantier du rivage,
Ou d’un baiser qui passe effleuré son feuillage,
Et qui vient, sous le marbre, au milieu des cités,
Emprisonner l’éclat de ses flots argentés ?
Oui telle est Maria, dont j’ai subi l’empire ;
Fuyez, vous qu’un regard à ses genoux attire,
Fuyez, si respirant un charme suborneur
Sa voix, sans y penser, vous promet le bonheur.
De l’amour sur ses sens n’essayez point la flamme.
C’est risquer son repos pour lui donner une âme ;
Ne cherchez pas l’instant qui doit vous détromper.
Oh ! plutôt à l’espoir essayez d’échapper,
Essayez : j’ai si peur qu’elle ne vous écoute.
N’allez pas, comme moi, tout donner pour un doute,