Page:Lefèvre-Deumier - Le Clocher de Saint-Marc, 1825.djvu/164

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Au bord de la/fontaine elle allait, en rêvant,
Essayer Un sourire en ce miroir mouvant ;
Elle oubliait l’Office, et les Heures latines,
Et quand l’airain nocturne annonçait les Matines,
Elle allait, pleine encor d’un sommeil insensé,
Palpiter à l’autel du plaisir commencé,
D’un bonheur inconnu prolonger le délice <
Et sans le demander invoquant ce supplice,
Se livrer, sans aimer, aux songes de l’amour.
Ses soupirs n’élevaient au céleste séjour
Que des vœux à demi détachés de la terre.
Les pensers qu’enfermait cette âme solitaire,
Vagues comme l’espoir, n’avaient rien d’arrêté.
Pareil au cours changeant d’un nuage d’été,
Qui, trop lourd pour monter, trop léger pour descendre,
JDe la terre et des cieux, dont il semble dépendre,
Est également loin dans les airs suspendu,
Le cœur de la novice, en ses désirs perdu,
Laissait du monde à Dieu flotter ses préférences,
Et tremblait, sans choisir. ; entre deux espérances.