Page:Lefèvre-Deumier - Le Clocher de Saint-Marc, 1825.djvu/173

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Depuis près de trois ans sur son front suspendu,
Le coup, qui l’a frappée, était bien attendu ;
Mais, soit que sa lenteur le fit croire impossible,
Soit qu’aux maux les plus sûrs le cœur moins accessible
Espère le bonheur le plus inespéré,
J’ai vu qu’à son départ j’étais mal préparé.
Eh ! qui peut, en effet, sans d’incroyables peines,
Sentir se dénouer les plus étroites chaînes,
Et lorsqu’on peut douter de l’asyle des cieux,
Résigner son courage à ces derniers adieux !
Quel fardeau pour le cœur qu’une si longue absence !
La mort est-elle bien la fin de la naissance ?
A partir du tombeau s’ouvre-t-il des chemins,
Qui mènent au bonheur tant cherché des humains,
Le bonheur, ce repos d’une longue souffrance !
Ah ! quel que soit le sort qu’inventé l’espérance,
Que la mort soit, ou non, le terme de nos jours,
Il n’en est pas moins vrai qu’on nous attend toujours.
Quand nous avons, franchi la dernière frontière,
Dans un astre inconnu, comme dans la poussière,