Page:Lefèvre-Deumier - Le Clocher de Saint-Marc, 1825.djvu/197

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Ils vivent là, sans bruit, troupe fétide et vile,
Qui dévore en silence un cadavre de ville.
Le buffle, aux flancs épais, au poil farouche et noir,
Se traîne sous la porte où les femmes J le soir,
Passaient, pour chercher l’ombre et les plaines fleuries ;
Qui vit passer des dieux les fraîches Théories,
Et lorsque les plaisirs n’étaient point encor rois,
Des vainqueurs, des lauriers, et de bruyantes voix.
Seul à me rappeler ma lointaine patrie,
J’ai vu rire à mes pieds la pervenche chérie,
Cette fleur, qui jadis réjouissait les yeux
D’un homme qui fut grand, et qui fut malheureux.
Cette fleur est vivante, et dans ces lieux arides
Où tout s’offre aux regards sous des teintes livides,
Où l’enfant qui la cueille, et joue avec effort,
Semble une ombre naissante, et porte un air de mort,
Son silence offre seul une vie animée.
Pestum ! voilà Pestum ! ô Gloire, ô Renommée !

Pestum, 1824,