Page:Lefèvre-Deumier - Le Clocher de Saint-Marc, 1825.djvu/199

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Où chacun des palais fut un tombeau de flamme,
Vous ne m’inspirez rien ; il semble que mon âme
S’éteigne sous le sable, où vous dormez encor.
Pour vous voir de plus haut je veux prendre l’essor,
Et, tout en s’agitant, mes ailes téméraires
Ne peuvent secouer vos cendres séculaires.
Je n’ai point, du passé curieux spectateur,
Vu périr dans le cirque un seul gladiateur :
J’ai traversé vingt fois, l’esprit vide et stérile,
Ces chemins, où jadis se mouvait une ville,
Ces temples, où les Dieu n’ont laissé que leur nom,
Ce forum, où peut-être a parlé Cicéron.
Mes yeux désenchantés n’ont point dans le théâtre,
Ranimant les reflets de la lampe d’albâtre,
Observé, quand l’amour fait parler sa douleur,
La vierge qui rougit de sentir sa pâleur.
Mes pieds n’ont point frémi d’un poétique hommage,
Dans le temple où Vénus garde encor son image,
Où voilé de l’encens brûlé sur les autels, •
Son fils venait combattre et vaincre les mortels ;