Page:Lefèvre-Deumier - Le Parricide, 1823.djvu/104

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« Mon corps serait du tien le bouclier fidèle,
« Je garderais ta vie, « en m’exposant pour elle,
« Tu donnerais la mort, moi je l’écarterais,
« Je ne combattrais pas, je te protégerais. »
Tout à coup mille cris élancés par la joie,
Annoncent une armée à la défaite en proie ;
Éliza les écoute, et rend grâce à genoux
Au dieu qui l’a sauvée, en sauvant son époux :
Et d’un trait égaré l’atteinte meurtrière,
Avec son allégresse interrompt sa prière ; .
Le plomb s’ouvre en son cœur un douloureux chemin.
Pour arrêter son sang elle y porte la main,
Et tombe : « O mes enfans, vous n’avez plus de mère !
« Pour qu’on m’enlève à lui, qu’a donc fait votre père ? »
Contre ses flancs alors en rapprochant son fils :
« O mon cœur, reste encor ! ne cesse pas de battre !
« Attends que mon époux ait cessé de combattre ;
« Afin que vers ces lieux, attiré par mes cris,
« Il puisse, à mon départ, me bénir et m’entendre,
« Et sauver mes enfans, que je ne puis défendre. »