Page:Lefèvre-Deumier - Le Parricide, 1823.djvu/117

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En attendant du jour les clartés renaissantes,
Visitait son domaine et ses tombes récentes.
C’est alors que le soir, quand l’air froid et brumeux
Faisait dans l’âtre sourd crier le bois fumeux,
L’aïeul disait comment, jadis dans les nuits sombres,
Des châtelains félons apparaissaient les ombres ;
Et les petits enfans, dans leurs berceaux couchés,
Ecoutaient sans haleine, et se tenaient cachés :
Car nous craignons la mort avant de la connaître.
Heureux étaient ces temps, qu’on regrette peut-être ;
Les merveilleux récits ont perdu leur pouvoir,
Et la seule raison veut nous apprendre à voir.
Vous pourtant qui, doués d’une heureuse faiblesse,
Aimez des fabliaux la naïve simplesse,
Oyez une ballade, et tous, comme autrefois,
Faites auparavant le signe de la croix.

Au sommet d’un rocher, dont l’ombre obscure et grande
S’étendait sur un lac de la froide Finlande,