Page:Lefèvre-Deumier - Le Parricide, 1823.djvu/136

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Les chœurs sacrés du Pinde, en voyant tes malheurs,
Au lieu de te défendre ont répandu des pleurs,
Et des chants généreux, divine inspiratrice,
La liberté muette a permis ton supplice.
Toi, de l’antiquité, prêtre si curieux,
Ta cendre est sans demeure, et tes mânes pieux
Aux bords fumeux du Styx, errant à l’aventure,
Attendent sans espoir la sainte sépulture.
Ah, du moins à son nom qu’on dresse un souvenir,
Un autel où viendra s’affliger l’avenir !
Vous y verrez souvent les grâces attentives
Accuser de sa mort les parques trop hâtives ;
Et comme allaient jadis, sur le tombeau des preux,
S’aiguiser des soldats le glaive valeureux,
Nos poëtes iront vers son urne inspirée
Chercher comme l’écho de sa voix expirée.
Penseur aux lèvres d’or retourné vers le Ciel,
Je te consacrerai le lait pur et le miel ;
Car le toit qu’honoraient tes récits poétiques,
Abritent maintenant mes pénates rustiques.