Page:Lefèvre-Deumier - Le Parricide, 1823.djvu/147

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L’autre ces jours sanglans de vertige et d’horreur,
Où toutes les vertus se changeaient en fureur,
Où le crime, affamé d’une lâche pâture,
Et malgré leur oubli, fouillant leur sépulture,
Allaient dans le passé décapiter les rois ;
Tandis que les Français, restés amis des lois,
Semblaient de l’échafaud se passer l’héritage,
Et qu’à nos yeux, chargés de larmes sans courage,
Chaque jour, à travers la terreur de Paris,
Un cercueil ambulant voiturait leurs débris.
Dans l’étuve mortelle où s’épuisent ses veines,
Mais non pas sa ferveur pour les gloires humaines,
Lucain, d’un autre monde embrassant l’horizon,
A l’avenir sonore entend dire son nom.
Il ne s’est pas trompé, l’avenir le répète ;
De la postérité l’hommage le regrette,
Et ses vers citoyens qui parlent sous nos yeux,
Font jusqu’à son tombeau reculer nos adieux.
Chénier, comme lui jeune, eut la même faiblesse ;
Il espérait des jours plus longs que sa jeunesse,