Page:Lefèvre-Deumier - Le Parricide, 1823.djvu/180

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Sans doute regrettait sa lointaine patrie,
Car il n’avait plus d’eau, ni de millet doré.
Le monde en ce temps-là parlait d’une madone
Qui ramène l’amour quand il nous abandonne ;
Et Lucie eut dessein d’aller la consulter.
Lucie était souffrante, et dans un long voyage
Ses pieds faibles et nus n’auraient pu la porter ;
Son cœur seul accomplit le saint pèlerinage.
Hôte toujours tardif du lit des malheureux,
Le sommeil l’accablait d’une pénible absence ;
Et s’il avait pitié de sa jeune innocence,
Ce bienfait, combattu par des songes affreux,
L’effrayait de la mort qu’imploraient ses alarmes ;
Elle ne savait plus à qui vouer ses larmes.
Or voici, quand l’hiver vient refroidir la nuit,
Ce que les vieux pasteurs, près du feu qui pétille,
Racontent longuement à leur jeune famille
Dont le cercle attentif se resserre sans bruit.
— C’est la veille du jour, où Dieu, dans son église,
Verra s’unir ensemble Adelgise et Walter :