Page:Lefèvre-Deumier - Le Parricide, 1823.djvu/190

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Leur gorge, en repoussant le tissu qui la cache,
Ouvre un libre passage aux blessures sans tache.
Théone, enfant des mers, presque sœur de Cypris,
Va frapper de Cyrrha le visage surpris,
Et d’un rouge un peu pâle y jette le nuage ;
Telle au milieu du lait une rose surnage.
La Nymphe se prépare à venger cet affront,
Et sa main qui se courbe au-dessus de son front,
De Théone qui fuit menace au loin la fuite.
De la neige guerrière esquivant la poursuite,
Elle tombe : Zéphire, invisible et malin,
Soulevant en replis sa tunique de lin,
Révèle de son corps la blancheur ravissante ;
Théone, aux pieds ailés se lève rougissante,
Et d’un long rire entend retentir les éclats.
Cyrrha contre elle encore avait levé son bras ;
D’Opis, en ce moment, la ruse inattendue
L’arrête, et la menace expire suspendue.
La Nymphe se retourne, ardente à se venger,
Long-temps aux yeux d’Opis présente le danger,