Page:Lefèvre-Deumier - Le Parricide, 1823.djvu/191

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Et suppliante en vain, l’inonde de ses armes.
Eurymène voyant s’échauffer les alarmes,
De la paix sur son luth veut donner le signal :
Un trait qui vient mourir sur son front virginal
Déroule en se fondant l’or bouclé de ses tresses
Que font du mol Eurus voltiger les caresses ;
Et la Nymphe incertaine où diriger ses pas,
Voit partout l’ennemi qu’elle ne connaît pas..
De son col gracieux Eucharis était fière ;
Calypso l’a blessé de sa Manche poussière.
Phléga, sous un cyprès, médite Ses assauts,
Et Lycoris l’attaque et fuit dans les roseaux.
Derrière un coudrier Nysa qui se dérobe,
Sent la neige d’Hellé se glisser sous sa robe.
On voit de toutes parts courir les combattans,
L’un l’autre s’aveugler de leurs cheveux flottans,
Et se faire au hasard des attaques peu sûres :
De ris et de baisers on mêle les blessures ;
Des vaincus qu’on poursuit, les cris vont jusqu’aux cieux
Egayer le nectar sur la lèvre des Dieux.