Page:Lefèvre-Deumier - Le Parricide, 1823.djvu/196

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Le Drame d’où j’ai tiré cette Scène est une dès compositions les plus bizarres de lord Byron, peut-être la plus belle. Manfred est un homme ravagé par le souvenir d’une sœur incestueuse, morte depuis long-temps d’une mort, dont il parle aussi vaguement que de son amour. Repoussé par ses passions de la vie commune, il s’est réfugié dans la science. Il est parvenu à se soumettre les élémens dont il évoque les esprits ; mais, au fond de son art surnaturel, il n’a trouvé que le vide. Il n’a fait que changer de passion. Sa soif de connaître s’irrite en raison des efforts qu’il fait pour l’apaiser. Son cœur, enfin, comme un vase fêlé, laisse fuir toute espèce de sentimens ; il n’y reste que celui de son crime. Il veut s’en défaire. Il gravit une des plus hautes cimes des Alpes. Suspendu